25 novembre 2016

25-08-16 The Hateful Eigth + Crimson Peak



Vu The Hateful Eigth, les 8 salopards en malheureux français. Au départ, je ne savais pas trop quoi en penser, ni en bien, ni en mal d'ailleurs. Et puis j'ai mater Crimson Peak dans la
foulée et le problème m'est soudain apparu plus clairement.
1. Voilà typiquement le genre de film où l'on pourrait, pour en parler, remplacer le titre dans le texte par la syntaxe suivante: "le dernier Tarantino" ou "le nouveau Del Toro". Je m'interroge alors: est-il possible de voir ces films autrement que par le prisme "film de"?
2. A la pointe extrême de la politique des auteurs donc, il y a les nouveaux cinéphiles qui ne jurent que par le naming de leur réalisateur préféré, sacrifiant toute la connaissance du système (comment on fabrique un film et dans quelles conditions cela est permis) pour ne plus parler qu'en superlatif, transformant parfois les adverbe comme "visuellement" en qualificatif afin d'éviter la répétition. Il n'y a qu'à lire les multiples critiques dans la presse française au sujet de Hateful Eigth pour comprendre qu'il ne s'agit plus de parler du film, mais de sa place dans un système filmographique. En gros, il ne s'agit plus que de régler ses comptes avec Tarantino pour x ou y raison. Partout il lui a été reproché son ego, de se regarder le nombril alors que les critiques eux-mêmes sont blessé dans leur propre ego, le film ne comblant pas telle ou telle de leurs attentes.
3. Les critiques oublient donc non pas combien il est difficile de réaliser un film mais surtout de le produire. Des années d'écriture et de production pour n'arriver qu'à un court moment d'exhibition en salle. Le tout réduit à néant par la multitude de top 10 qui pullule sur Youtube, le net et dans la presse. Il n'y a plus de film, simplement des "Best of" d'arguments. Quand la critique du journal le Monde vole aussi bas que celle d'un Durandal. L'un aime, l'autre déteste. Mais personne ne saurait raisonnablement dire pourquoi en dehors de leur goût et leur couleur.
4. Parcequ'il y a donc les cinéphiles de métiers, spécialisé dans la critiques (des spectateurs professionnels en quelque sorte, comme les Cahiers du cinéma qui s'excusent dans l’édito de août de prendre des vacances parce que vous comprendrez, ils ont vu trop de films, ils sont épuisés) mais aujourd'hui on a aussi le droit à des cinéphiles "fabricant de film". Je m'explique: voilà dans les deux cas des films de cinéphiles, l'un citant le Carpenter de The Thing (partout dans Hateful Eight: Morricone, Kurt Russel, le blizzard, les faux semblant, le jeu d'échec, la fin identique et j'en passe) et l'autre faisant un film à la Mario Bava (pour Crimson Peak je vais pas m'étaler, le références sont tout autant lisibles et nombreuses). Qu'est ce que ces références apportent au film? Rien. un peu de plaisir cinéphile à l'ancienne. Voilà dans les deux cas des films qui aurait été beaucoup mieux considéré dans les années 90. On a bien créé un culte à propos de Twelve Monkeys, alors qu'il s'agit du même modèle de film.
5. À l'heure des remakes et des reboots, plaire ne suffit plus. Il faut adorer ou haïr. Voilà deux films, un qui remake Carpenter et l'autre qui reboot Bava. Il n'y a pas d'enjeu stellaire, juste un plaisir formel.
6. Voilà donc deux films pas irréprochables dans leur traitement narratif, loin de là, mais c'est vrai qu'il sacrifie, l'un dans sa durée et son déroulé (inexplicable retour en arrière dans Hateful Eight), l'autre dans ses choix de casting (Mia Wasikowska et Tom Hiddleston dans Crimson Peak, exécrables...) un peu de leur qualité pour ne retenir que la passion du Cinéma.


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The Hateful eight: IMDB
Date de sortie: 6 janvier 2016 (2h 48min)
Avec Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh
Synopsis et détails:
Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement
Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête s’abat au-dessus du massif, l’auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. L’un de ces huit salopards n’est pas celui qu’il prétend être ; il y a fort à parier que tout le monde ne sortira pas vivant de l’auberge de Minnie… 
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Crimson Peak: IMDB
Date de sortie: 14 octobre 2015 (1h 59min)
Avec Mia Wasikowska, Tom Hiddleston, Jessica Chastain
Synopsis et détails:
Interdit aux moins de 12 ans
Au début du siècle dernier, Edith Cushing, une jeune romancière en herbe, vit avec son père Carter Cushing à Buffalo, dans l’État de New York. La jeune femme est hantée, au sens propre, par la mort de sa mère. Elle possède le don de communiquer avec les âmes des défunts et reçoit un étrange message de l’au-delà : "Prends garde à Crimson Peak". Une marginale dans la bonne société de la ville de par sa fâcheuse "imagination", Edith est tiraillée entre deux prétendants: son ami d’enfance et le docteur Alan McMichael.