On l'aura tous vu: 2016 aura été l'année où le cinéma hollywoodien aura cédé sous le poids 3.0 d'une esthétique internet. Cette dialectique nouvelle issue notamment des réseaux
sociaux (profusion, rapidité, néo-égocentrisme pervers) aura eu raison de nombreux films, a l'image de ce X-men Apocalypse de pâle figure qui semble se réécrire en direct, scènes après scènes, pour convenir au maximum au desiderata de ses starlettes. 10th Cloverfield Lane ne déroge malheureusement pas à la règle. Emporté dans sa première heure, le film propose plusieurs pistes, de la relecture de Psychose (une jeune femme en fuite regardant sans cesse derrière elle) à celle de Night of the Living Dead (le huit-clos pour échapper à une situation endémique extérieure), avant de céder sous le poids d'une récupération inopportune d'un producteur avide d'y apposer sa marque.
Finalement, dans la seconde partie du film, les relectures sont abandonnées au profit de la simple référence au kilomètre (au cinéma de Carpenter par exemple: Cloverfield avait la tête de la Statue de la Liberté, allusion implicite au Escape from New York ; 10 Cloverfield Lane à sa réplique de Halloween avec la reprise du fameux "the keys" de Jamie Lee Curtis).
Rattaché avec fracas aux wagons de l'univers estampillé J.J. Abrams, le film se termine comme une Guerre des mondes à la sauce improbable d'un MacGyver avec mention spéciale au cocktail Molotov.
Rattaché avec fracas aux wagons de l'univers estampillé J.J. Abrams, le film se termine comme une Guerre des mondes à la sauce improbable d'un MacGyver avec mention spéciale au cocktail Molotov.
On comprend enfin, avec le générique défilant, que le projet d'origine était tout autre avant de finir enseveli sous une épaisse couche de merchandising. L'allégorie finale du premier Cloverfield s'est donc transformée en triste prémonition.
Reste l'admirable John Goodman, sublime dans un rôle d'abord a la hauteur du comédien avant de ne lui être qu'une mauvaise insulte de série z.
Profusion donc, rapidité et égocentrisme rutilant: Le dernier train pour Busan aura finalement été le film qui aura su le mieux, cette année, formuler la critique de ce nouveau et déjà pourtant si familier changement de paradigme.
Reste l'admirable John Goodman, sublime dans un rôle d'abord a la hauteur du comédien avant de ne lui être qu'une mauvaise insulte de série z.
Profusion donc, rapidité et égocentrisme rutilant: Le dernier train pour Busan aura finalement été le film qui aura su le mieux, cette année, formuler la critique de ce nouveau et déjà pourtant si familier changement de paradigme.
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10th Cloverfield Lane: IMDB
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.
Une
jeune femme se réveille dans une cave après un accident de voiture. Ne
sachant pas comment elle a atterri dans cet endroit, elle pense tout
d'abord avoir été kidnappée. Son gardien tente de la rassurer en lui
disant qu'il lui a sauvé la vie après une attaque chimique d'envergure.
En l'absence de certitude, elle décide de s'échapper...