En deux plans, l'introduction de The Eyes of my mother met la barre haute: plan fixe mais "en mouvement", entrée en matière féroce du son, durée du plan proportionnelle à la
naissance d'une intrigue, un noir et blanc qui préfigure l'absence, celle de la couleur notamment et enfin ce plan sublime, aérien comme pas possible, une contre-plongée à la géométrie extrêmement brutale qui se substitue in extremis à l'esthétique newage de google earth et semble vouloir dire autre chose.
Malheureusement, il n'en est rien.
Malgré la radicalité proposée dans cette introduction, ce potage tourne vite à vide: le film est une veine tentative d'intellectualiser la violence, de prétendre rationaliser le dégoût et de vouloir plaquer des mécanismes identifiables du cinéma sur une cruelle absence de réel projet esthétique
(durée insoutenable des plans pour filmer l'insoutenable/ prépondérance du plan fixe et des silences pour traduire la solitude / parallèle entre l'objet "œil" et le fait de voir au cinéma, bravo / etc... ).
Le film, dans son scénario (incompréhensible découpage en chapitres qui fait passer l'intrigue pour un manifeste universitaire) comme dans sa mise-en-scène (Haneke, m'as-tu vu?) n’aboutit nulle part.
Franchement pathétique et forcément décevant, The eyes of my mother est, à défaut d'être un film d'épouvante, un film épouvantable.
Vu, le Blair Witch d'Adam Wingard. Mauvaise pioche là encore.
Cette promesse d'un remake déguisé en suite accumule les mauvais choix de scénario. Malgré une mise-en-scène limpide (un exploit vu le dispositif), le spectateur se retrouve coincé par un twist mercantile - twist qui, d'ailleurs, élimine discrètement le prétexte original d'une "vraie" suite en supprimant purement et simplement la présence des protagonistes du premier film. Libéré de la notion même de "sequel" pour n'aboutir qu'à une logique de franchise, Blair Witch version 2016 à la saveur pathétique des reboots qui parfument le cinéma contemporain.
Face à des acteurs et à des dialogues navrant de nullité, on s'attachera à quelques rares bonnes idées. Film de commande inutile? Peut être pas. Mais gravement insuffisant pour y trouver un quelconque intérêt.
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The eyes of my mother: IMDB
Une jeune femme seule est confrontée à ses désirs les plus sombres après que la tragédie ait frappé sa vie tranquille.
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Blair Witch: IMDB
Interdit aux moins de 12 ans
James et un groupe
d'amis décident de s'aventurer dans la forêt de Black Hills dans le
Maryland, afin d'élucider les mystères autour de la disparition en 1994
de sa sœur, que beaucoup croient liée à la légende de Blair Witch. Au
départ, les jeunes étudiants s'estiment chanceux en tombant sur deux
personnes de la région qui leur proposent de les guider à travers les
bois sombres et sinueux. Mais tandis qu'ils s'enfoncent dans la nuit, le
groupe est assailli par une présence menaçante. Peu à peu, ils
commencent à comprendre que la légende est bien réelle et bien plus
terrifiante que ce qu'ils pouvaient imaginer...