Get out, de Jordan Peele, n'est pas le grand film d'horreur social promis par la bande annonce, et encore moins un film se cristallisant sur le mandat Trump, comme on avait pu
l'espérer. Le film évacue même toute préoccupation sociétale relative à l'ethnie (pourtant au cœur de son dispositif scénaristique) par énumération des clichés, épuisement de la rhétorique, semblant foncer droit dans le mur comme la voiture du protagoniste fonce droit dans l'arbre à la fin.
Avec sa mise en scène au rasoir, parfois éblouissante de photogénie lorsqu'elle s'attarde, en gros plan, sur les visages et les humeurs qui en coulent, Get out est aussi un véritable catalogue de références cinéphiles, d'Halloween aux Body Snatchers en passant par Hitchcock ou Franju, mais semble vouloir abandonner la question du genre pour ne se livrer uniquement qu'à la farce. C'est aussi la maladresse du film qui sombre rapidement dans le fantastique facile, à l'image de cette représentation du subconscient emprunt du "trucisme" chers à des bricoleurs comme Michel Gondry et Terry Gilliams.
Get out est donc, in fine (et dans son twist) un grand film potache, empli de mille bonnes idées (comme cette folle instrumentalisation de la tasse de thé) et qui vaut largement le détour, ne serait-ce que pour la performance géniale de Catherine Keener.
Si Get out n'est pas le film annonçé, il n'en demeure pas moins, dans le genre qu'il s'est choisi, un franc divertissement.
Get out: IMDB
Interdit aux moins de 12 ans
Couple mixte,
Chris et sa petite amie Rose filent le parfait amour. Le moment est
donc venu de rencontrer la belle famille, Missy et Dean lors d’un
week-end sur leur domaine dans le nord de l’État. Chris commence par
penser que l’atmosphère tendue est liée à leur différence de couleur de
peau, mais très vite une série d’incidents de plus en plus inquiétants
lui permet de découvrir l’inimaginable.